Critique CD | Jean-Sébastien Bach : Six motets (Atma Classique, 2023)
Jean-Sébastien Bach : Six motets
Ottawa Bach Choir, Lisette Canton, cheffe; Jonathan Oldengarm, orgue, Matthew Larkin, clavecin, Lucas Harris, théorbe, Jean-Christophe Lizotte, violoncelle, Reuven Rothman, contrebasse
ATMA Classique, 2023
Sous la direction de Lisette Canton, le Chœur Bach d’Ottawa et le continuo de cinq musiciens livrent une magnifique interprétation des Six Motets de Bach. Le Chœur Bach d’Ottawa chante avec un large éventail d’émotions et de caractères, reflétant les différents états émotionnels présents dans l’œuvre. Par leur chant agile et virtuose, les choristes en révèlent la beauté, la foi inébranlable et le tourment. La direction très nuancée de Canton et sa maîtrise de la partition sont évidentes quand le chœur passe d’une humeur à l’autre. Ce dernier fait preuve d’une clarté contrapuntique et d’un travail d’ensemble solide. Sur le plan expressif aussi, l’interprétation est sans faille : angélique par moments, joviale, mélancolique, pleine de remords ou tourmentée à d’autres. Une prestation vocale inspirée du chœur et des solistes, couplée à un accompagnement de première classe. La qualité de l’enregistrement est limpide et bien équilibrée. Un enregistrement de référence tout à fait stimulant et inspirant dans un style d’époque.
Avec Singet dem Herrn ein neues Lied, BWV 225, les voix légères, aériennes et agiles du chœur produisent un son limpide. Les mélismes virtuoses du chœur contribuent à une interprétation stimulante et dynamique : une musique qui danse, qui vit, qui respire, qui multiplie les inflexions. Le deuxième mouvement est léger et calme, tandis que le troisième est vif et nous propulse vers l’avant. Les impulsions énergiques du chœur, soutenues par le continuo, sont synchronisées de manière experte.
La partition mélancolique et expressive de Jesu, meine Freude, BWV 227, est rendue avec une diction précise et de l’énergie, donnant vie au motet. Les voix angéliques de l’Ottawa Bach Choir sont enregistrées parfaitement par les ingénieurs de son, offrant une interprétation exemplaire de Der Geist hilft unser Schwachheit auf, BWV 226, Komm, Jesu, komm, BWV 229, et Lobet den Herrn, alle Heiden, BWV 230, qui se termine par une fugue brillante.